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nous font contempler le grand myst%u00e8re de la compassion %u00bb. [92]105. Ceci r%u00e9appara%u00eet de mani%u00e8re particuli%u00e8re chez Guillaume de Saint-Thierry qui nous invite %u00e0entrer dans le C%u0153ur de J%u00e9sus nous nourrissant %u00e0 son sein. [93] Ce n%u2019est pas surprenant si l%u2019on sesouvient que, pour cet auteur, %u00ab l%u2019art des arts c%u2019est l%u2019art de l%u2019amour [%u2026]. L%u2019amour est suscit%u00e9 par leCr%u00e9ateur de la nature. L%u2019amour est une force de l%u2019%u00e2me qui, comme par un poids naturel, la conduit%u00e0 sa place et %u00e0 son but %u00bb. [94] Le c%u0153ur du Christ est le lieu o%u00f9 l%u2019amour r%u00e8gne en pl%u00e9nitude : %u00abSeigneur, o%u00f9 conduis-tu ceux que tu embrasses et serres dans tes bras, sinon %u00e0 ton c%u0153ur ? Tonc%u0153ur, J%u00e9sus, est la douce manne de ta divinit%u00e9 (cf. He 9, 4) que tu conserves en toi dans le vased%u2019or de ton %u00e2me qui d%u00e9passe toute connaissance. Heureux ceux qui y sont port%u00e9s par ton %u00e9treinte.Heureux ceux qui, plong%u00e9s dans ces profondeurs, ont %u00e9t%u00e9 cach%u00e9s par Toi dans le secret de tonc%u0153ur %u00bb. [95]106. Saint Bonaventure r%u00e9unit les deux lignes spirituelles autour du C%u0153ur du Christ. Tout en lepr%u00e9sentant comme la source des sacrements et de la gr%u00e2ce, il propose que cette contemplationdevienne une relation d%u2019amiti%u00e9, une rencontre personnelle d%u2019amour.107. D%u2019un c%u00f4t%u00e9, il nous aide %u00e0 reconna%u00eetre la beaut%u00e9 de la gr%u00e2ce et des sacrements qui jaillissentde cette source de vie qu%u2019est le c%u00f4t%u00e9 bless%u00e9 du Seigneur : %u00ab Afin que, du c%u00f4t%u00e9 du Christ endormisur la Croix, l%u2019%u00c9glise soit form%u00e9e et que s%u2019accomplisse l%u2019%u00c9criture qui dit : %u201cIls verront Celui qu%u2019ils onttransperc%u00e9%u201d, il fut accord%u00e9, par une disposition divine, qu%u2019un des soldats ouvrit de sa lance ce c%u00f4t%u00e9sacr%u00e9 et le perfora enti%u00e8rement, au point de faire couler le sang et l%u2019eau en r%u00e9pandant le prix denotre salut qui, depuis la source %u2013 le secret de son c%u0153ur %u2013, donnerait %u00e0 profusion leur puissanceaux sacrements de l%u2019%u00c9glise pour conf%u00e9rer la vie de la gr%u00e2ce, et serait d%u00e9sormais, pour ceux quivivraient dans le Christ, une coupe [puis%u00e9e %u00e0] la source vive qui jaillit pour la vie %u00e9ternelle %u00bb. [96]108. Il nous invite ensuite %u00e0 faire un pas de plus afin que l%u2019acc%u00e8s %u00e0 la gr%u00e2ce ne devienne pas unechose magique, ni une sorte d%u2019%u00e9manation n%u00e9o-platonicienne, mais une relation directe avec leChrist en demeurant dans son c%u0153ur. En effet, celui qui boit est un ami du Christ, un c%u0153ur quiaime : %u00ab L%u00e8ve-toi donc, %u00e2me amie du Christ et sois la colombe qui fait son nid dans le mur d%u2019unegrotte, sois le moineau qui a trouv%u00e9 une maison et ne cesse de la garder, sois la tourterelle quicache les petits de son chaste amour dans cette ouverture sacr%u00e9e %u00bb. [97]La diffusion de la d%u00e9votion au C%u0153ur du Christ109. Le c%u00f4t%u00e9 bless%u00e9, o%u00f9 r%u00e9side l%u2019amour du Christ et d%u2019o%u00f9 jaillit la vie de la gr%u00e2ce a, peu %u00e0 peu, pris laforme du c%u0153ur, surtout dans la vie monastique. Nous savons que le culte du C%u0153ur du Christ nes%u2019est pas manifest%u00e9 de la m%u00eame mani%u00e8re au cours de l%u2019histoire et que les aspects d%u00e9velopp%u00e9s %u00e0l%u2019%u00e9poque moderne, li%u00e9s %u00e0 diverses exp%u00e9riences spirituelles, ne peuvent %u00eatre extrapol%u00e9s des formesm%u00e9di%u00e9vales et encore moins des formes bibliques dans lesquelles nous pouvons entrevoir desgermes de ce culte. Cependant, l%u2019%u00c9glise aujourd%u2019hui ne n%u00e9glige rien du bien que l%u2019Esprit Saint nous25