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royale, si [celle-ci] descend en bas, voulant %u00eatre prise %u00bb. [50] Et il explique que, %u00ab voyant l%u2019%u00c9pousenavr%u00e9e de son amour, Il accourt %u00e0 sa plainte, %u00e9tant aussi bless%u00e9 de son amour, parce qu%u2019enmati%u00e8re de personnes %u00e9prises d%u2019amour, la blessure de l%u2019une est commune %u00e0 l%u2019autre et ils %u00e9prouvent%u00e0 eux deux une commune souffrance %u00bb. [51] Ce mystique comprend la figure du c%u00f4t%u00e9 bless%u00e9 duChrist comme un appel %u00e0 la pleine union avec le Seigneur. Il est le cerf bless%u00e9 du fait que nous nenous sommes pas encore laiss%u00e9s toucher par son amour. Il descend aux cours d%u2019eau pour%u00e9tancher sa soif et trouve le r%u00e9confort chaque fois que nous nous tournons vers lui :%u00abReviens, colombe,Car sur le sommet des montsAppara%u00eet le cerf bless%u00e9,Savourant la brise fra%u00eeche de ton vol %u00bb. [52]Perspectives trinitaires70. La d%u00e9votion au C%u0153ur de J%u00e9sus est nettement christologique. Il s%u2019agit d%u2019une contemplationdirecte du Christ qui nous invite %u00e0 l%u2019union avec Lui. Cela est l%u00e9gitime si nous gardons %u00e0 l%u2019esprit ceque demande la Lettre aux H%u00e9breux : courir notre course %u00ab fixant nos yeux sur J%u00e9sus %u00bb (12, 2).Cependant, nous ne pouvons pas ignorer que J%u00e9sus se pr%u00e9sente en m%u00eame temps comme lechemin vers le P%u00e8re : %u00ab Je suis le chemin [...]. Nul ne vient au P%u00e8re que par moi %u00bb ( Jn 14, 6). Ilveut nous conduire au P%u00e8re. On comprend pourquoi la pr%u00e9dication de l%u2019%u00c9glise, et cela d%u00e8s lesorigines, ne nous arr%u00eate pas %u00e0 J%u00e9sus-Christ, mais nous conduit au P%u00e8re. C%u2019est Lui qui, en fin decompte, doit %u00eatre glorifi%u00e9 en tant que pl%u00e9nitude originelle. [53]71. Attardons-nous, par exemple, sur la Lettre aux %u00c9ph%u00e9siens o%u00f9 nous lisons avec force et clart%u00e9comment notre adoration s%u2019adresse au P%u00e8re : %u00ab Je fl%u00e9chis les genoux en pr%u00e9sence du P%u00e8re %u00bb ( Ep3, 14). %u00ab Un seul Dieu et P%u00e8re de tous, qui est au-dessus de tous, par tous et en tous %u00bb ( Ep 4, 6).%u00ab En tout temps et %u00e0 tout propos, rendez gr%u00e2ces %u00e0 Dieu le P%u00e8re %u00bb ( Ep 5, 20). Le P%u00e8re est celui %u00abpour qui nous sommes faits %u00bb ( 1 Co 8, 6). C%u2019est pourquoi saint Jean-Paul II d%u00e9clare que %u00ab toute lavie chr%u00e9tienne est comme un grand p%u00e8lerinage vers la maison du P%u00e8re %u00bb. [54] Saint Ignaced%u2019Antioche fait l%u2019exp%u00e9rience de cela sur le chemin du martyre : %u00ab En moi une eau vive murmure etdit au dedans de moi : Viens vers le P%u00e8re %u00bb. [55]72. Le P%u00e8re est avant tout le P%u00e8re de J%u00e9sus-Christ : %u00ab B%u00e9ni soit le Dieu et P%u00e8re de notre SeigneurJ%u00e9sus Christ %u00bb ( Ep 1, 3). Il est %u00ab le Dieu de notre Seigneur J%u00e9sus Christ, le P%u00e8re le la gloire %u00bb ( Ep1, 17). Lorsque le Fils se fait homme, tous les d%u00e9sirs et les aspirations de son c%u0153ur humain setournent vers le P%u00e8re. Observant comment le Christ se rapportait au P%u00e8re, nous remarquons lafascination de son c%u0153ur humain, son orientation parfaite et constante vers le P%u00e8re. [56] Sa vie surcette terre a consist%u00e9 en un parcours o%u00f9 il a ressenti, dans son c%u0153ur d%u2019homme, un appel incessant%u00e0 aller vers le P%u00e8re. [57]17